Parce qu’aujourd’hui tout le monde écrit
Et fait de son art une frénésie.
Parce qu’aujourd’hui tout le monde dit
Que, quelque part, c’est juste une lubie.
Parce qu’aujourd’hui tout le monde en rit :
« Tu tu sens à part, mais quelle hérésie ! »
Écrire pour quoi, écrire pour qui ?
Pour se faire voir ou par simple envie ?
Pour taire le noir ou tuer l’ennui ?
Un faire valoir ou du grand génie ?
Il n’y a qu’à voir quelques inepties
Qui montrent de moi assez peu d’esprit.
Parce qu’aujourd’hui, ce mode de vie
Trop illusoire, basé sur l’envie,
L'envie de croire que tout est rubis,
N’est qu’un désespoir pourri de dénis.
Car nul ne veut voir l’Homme à l’agonie
Là sur son perchoir, juste par survie.
Écrire, pour moi, est un vrai répit,
Un exutoire qui me réussit.
La soif du savoir, le goût du défi,
La chance d’avoir un « rien » qui ravit
Mes sens dans l’espoir que rien ne finit.
Écrire, pour moi, ça n’a pas de prix.
© Marion Enin

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