Après la mélancolie d’un dimanche soir survient enfin un matin.

Un matin neuf, un matin frais, immaculé et audacieux.

L’implacable routine, les gestes répétés du quotidien que l’on fait tel un pantin,

Semblent en ce jour plus gracieux, plus naturels, plus fluides et délicieux.

 

Ce matin brumeux, matin doré, ce café fumant, à lumière naissante,

Donnent à l’odeur du pain grillé une joie simple, un sourire spontané.

Quelques échos de conversations volées, l’éclat d’une voix séduisante

Jaillissant dans l’entourage à proximité, procurent une allégresse instantanée.

 

Puis viennent à naître les petits miracles de l’ordinaire :

La chaleur d’un sourire croisé au détour d’une rue,

L’échange d’un regard prévenant bien qu’éphémère,

Mais laissant une agréable impression de déjà-vu.

 

Car oui, la gratitude de ces premiers matins de satin

Qui renaissent d’un inconsolable dimanche incarnant la fin,

Revient inlassablement comme un doux refrain

Donner encore une chance à un bonheur serein.

 

© Marion Enin

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