Il suffit d’une douce soirée au ciel orangé,

Il suffit d’un espoir, dans l’attente, qui éclaire l’instant comme une aurore,

Il suffit d’un rien pour que s’éveillent des sensations étranges et mélangées

Et que l’on en redemande, encore et encore.

 

Le temps d’un premier sourire, d’un premier regard échangé,

Le cœur se délie et le temps ralentit.

Des papillons naissent au creux du ventre avec ce désir prolongé,

Entre deux respirations, le corps se languit.

 

L’instant suspendu des pages d’un livre tournées lentement,

Des petits gestes ordinaires qui tissent une joie discrète,

Des mains qui se frôlent, à peine, timidement,

Font croître avec ardeur une envie encore secrète.

 

Le silence heureux d’un moment parfait,

Entre un rire qui glisse sur la table comme une vague d’été,

Et les couleurs d’un monde qui changent et qui laissent stupéfait

Donnent la sensation d’un agréable état d’ébriété.

 

Puis arrive enfin l’apothéose de l’ivresse,

L’opportunité tant attendue d’un échange de caresses,

Encore timides et légères mais pleines d’adresse et d’allégresse,

Qui graveront, à jamais, l’euphorie et l’effervescence de cette rencontre enchanteresse.

 

© Marion Enin

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