La lumière qu'on porte en silence.

Il y a des couleurs qu'on ne montre jamais,

Des palettes de teintes qu'on cache à autrui.

Il y a des lendemains où l’on se promet

De dévoiler un jour l'arc-en-ciel d'aujourd'hui.

 

Il y a de précieuses lueurs que l’on garde

Par crainte que nos trésors enfouis soient détruits.

Quand un halo vient à s’échapper par mégarde,

Il arrive qu’on le camouffle sans un bruit.

 

Au risque de se sentir devenir falot,

Insignifiant, terne et sans personnalité,

En pleine nuit à la recherche des fanaux,

A l'affût d'un repère de vitalité.

 

On ignore pourtant tous, chacun que nous sommes,

Que notre lumière blanche en réalité

Est composée de couleurs en notre sternum,

Des couleurs chaudes et vives d'humanité.

 

Mais hélas, la lumière qu'on porte en silence,

Qu'elle soit naturelle comme artificielle,

Restera toujours blanche et fade en apparence

Oui, à travers l'œil d'une âme superficielle.

 

Nul n'est capable de voir toutes tes couleurs

S'il n'est pas le prisme idéal qui te sublime,

Nul ne peut soigner ta douleur ni ta pâleur

S'il ne révèle pas ta beauté richissime.

 

Cesse de courir après une autre lumière.

Cherche et trouve l'être et le prisme légitime

Sous l'angle duquel ton rayon flamboyant, fier,

Trouvera une trajectoire rarissime.

 

© Marion Enin

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