Je ne compte plus les heures
Passées derrière toi.

Je ne compte plus les fleurs
Fanées par ta voix.

Et j’ignore encore mes peurs
J’ignore l’émoi.

Quand tout n’est plus que stupeur,
Quand tout n'est qu'effroi,

Que je vois cette fureur
Qui court après moi,

Je te vois, Toi, le Führer,
Nier cette loi,

Dans cette grande demeure,
Et ton fils et moi,

À essuyer tous nos pleurs,
En gardant la foi.

J'attends que vienne ton heure,
Oubliant ce choix

Qui a fait notre malheur
Et mon désarroi.

Il est déjà plus d'une heure,
Mon sommeil est Roi,

Mais pourtant à contrecœur,
Il reste ta proie…

© Marion Enin

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