Dans la lueur sublime du soleil couchant de cette fin de journée, je vois l'horizon maritime se détachant avec fermeté, telle une ligne délicate et acérée, arrachant les cieux qui se dissipent aux flots bleus qui s’assombrissent.
Le paysage défile, je vois des collines qui se dessinent, telles des mages, entre deux virages, occultant le rivage. Les cheveux au vent, les mains sur le volant, je roule doucement, profitant de chaque instant.
En cette fin de journée, mon cœur brûlant, comme cette boule de feu ardent, semble faiblir et décliner, soudainement, tout comme cet astre embrasé que je vois, subitement, happé par cette abysse invisible, laissant planer un malaise indicible.
Bouleversée par l'incandescence de nos débuts, angoissée par la déliquescence de l'inconnu, je vois ce même gouffre d’une profondeur insondable, cet abime creusée entre nos âmes par l’usure du temps qui passe et la fragilité des souvenirs qui s’effacent.
Je te vois, toi, à la fois si proche et si lointain, comme cet horizon. Je me vois, moi, tentant une approche mais en vain, à en perdre la raison.
Je vois mon itinéraire qui touche à sa fin, comme une journée d'enfer qui s'éteint. Moteur et souffle coupés, extinction des feux et de ma voix. J'espère une autre journée pour enfin recouvrer la foi. J'espère te retrouver, nous réunir toi et moi.
© Marion Enin

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