Le manque, ce n’est pas l’absence ni le vide. Le manque, c’est l’omniprésence d’un fantôme livide.

Le manque, ce n’est pas le néant ni l’abandon. Le manque, c’est un trou béant habité d’esprits vagabonds.

Le manque, ce n’est pas une joie en déclin ni un malaise latent. Le manque, c’est une torture sans fin, un tourment fulminant.

Le manque, ce n’est pas un silence pesant ni le désespoir grandissant. Le manque, c’est un désir brûlant, un hurlement assourdissant.

Le manque, ce n’est pas l’évanouissement du rêve ni une insupportable attente. Le manque, c’est implorer la trêve à cette douleur lancinante.

Le manque, ce n’est pas translucide, silencieux ni furtif. Le manque, c’est tellement acide, sentencieux et intrusif.

En somme, le manque, c’est injuste, tyrannique et ingrat. Car l’être qui manque, finalement, c’est celui qui t’incruste, c’est ironique, n’est-ce pas ?

Le manque, impossible de s’en défaire. Quoi que tu fasses, l’être absent ne refait pas surface.

L’excès ou le trop plein, possible de s’en abstraire. En un tour de passe-passe, l’être oppressant disparaît de ton espace.

Si tu savais comme tu me manques, comme tu me hantes, par ton absence. Si tu savais comme je rêverais de suffoquer, de m’étouffer de ta présence.

 

© Marion Enin

 

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